Eglise de
Portet-sur-Garonne
Église Saint Martin
L’église paroissiale du village, dédié à Saint Martin existait au Xème siècle mais sans que l'on sache où elle se trouvait. Elle a appartenu aux Bénédictins de la Daurade de 1254 jusqu’à la Révolution.
Au XIVème siècle, elle occupait sa place actuelle, mais la nef plus courte laissait un large passage entre l’église et le rempart de la ville dont il subsiste un morceau et deux tours polygonales.
L’église a beaucoup souffert pendant la guerre de Cent Ans : la toiture était en mauvaise état, les contreforts menaçaient ruine et le clocher avait quasiment disparu.
En 1540, de grands travaux sont entrepris pour reconstruire le clocher et réparer les contreforts.
Portail
Ses quatre voussures sont en briques mais la sculpture de pierre s'y ajoute avec bonheur : chapiteaux aux feuillages en volutes accompagnant l'arc surbaissé de la porte, masques humains dont l'un évoque une figure diabolique.
Au tympan, si la statue de Saint Martin est moderne, le petit personnage qui tend les bras vers lui sur le socle est bien du XVIème siècle
L’encadrement du portail est formé de frises sculptées, avec de part et d’autre deux têtes sculptées représentant une figure diabolique (MH 1953).
Maître-autel et le retable
Le retable, d’abord situé dans l’église du couvent des clarisses à Toulouse, est transporté à Portet pendant la révolution. Son style témoigne de l’influence du baroque espagnol. Orné de figures mythologiques, il reflète le goût du merveilleux qui caractérise la piété du XVIIème siècle. La peinture placée derrière l’autel représente le martyr de Sainte Claire, patronne des clarisses.
Deux statues 2 statues du maître-autel : Passion, saint François d'Assise, sainte Claire
Des recherches ont mis à jour derrière le tabernacle du XVIIIème siècle une fresque datée du XIIème siècle (MH 1923).
Clocher-mur
Est présent un clocher-mur à cinq baies campanaires en plein cintre, disposées sur trois rangs séparés par deux corniches en dents de scie.
La cloche, la plus haute est en bronze. Elle est inaugurée en 1558 après la restauration de l’église (MH 1922).
Au moment de la Révolution et des guerres de l’Empire, les autorités recherchent les cloches de bronze pour les fondre et en faire des canons. La foi des Portésiens a sans doute permis à cet objet important pour leur quotidien d’échapper à ce sort .
Fonts baptismaux
Fonts baptismaux en plomb datant du XVIIème siècle présent dans le chœur (MH 1914).
Carillon
Ce carillon est un instrument unique en France n'utilisant pas des cloches mais des timbres.
Il serait présent en 1909 comme en témoignent d'anciennes cartes postales d'époque et apparemment les 24 timbres seraient de manufacture anglaise.
Il a été restauré en 1988. Le clavier traditionnel a été remplacé par un clavier normalisé de deux octaves chromatiques, un système de traction électromécanique des transmissions y a été ajouté.
Il a bénéficié en 2024 du remplacement d’un timbre cassé ainsi que du réglage de ses câbles, en vue d’améliorer la transmission du son.
Bien que cet instrument soit apparemment unique dans notre pays, il n'est que très peu joué, sa musicalité et les harmoniques émis par les timbres sont assez problématiques, le son étant bien moins agréable que celui émis par une cloche de carillon ...
Il se trouve sur le clocher mur typiquement toulousain, simplement apposé sur la paroi et la cabine se trouve directement en aplomb, au-dessus du vide.
Missel
Le missel en parchemin du XVème et XVIIème siècle (reliure du XVIIème siècle) de 268 feuillets est conservé aux archives communales (MH 1924).
Il servait à la prestation du serment des consuls lors de leur entrée en fonction.
Au bas du premier feuillet, un écusson, relié aux arabesques qui l'encadrent, porte un château d'or crénelé, ajouré d'une porte et sommé de trois tours en champ de gueules. Il ressemble assurément à l'écusson sculpté au portail de l'église, qui porte un château crénelé, ajouré d'une porte et sommé de trois fleurs de lys.
Orgue
L’orgue fut construit à l’origine pour la chapelle du pensionnat Saint-Joseph, autrefois rue Caraman à Toulouse. Il fut réalisé par Jean-Baptiste PUGET et inauguré le 13 février 1879. Dans les années 1950, les Frères des Écoles Chrétiennes, ne pouvant assumer sa restauration, le mettent en vente. Le Curé de Portet, l’Abbé Xavier de l’ESTOILE (°1902 †1967), s’en porte acquéreur. L’orgue est remonté dans le chœur de l’église, mais pas vraiment restauré.
La Ville de Portet-sur-Garonne a engagé en 2020 la restauration de l’orgue et après plusieurs mois de travail minutieux, l’orgue a retrouvé sa place en septembre 2022.
La console, le meuble d’où joue l’organiste, possède deux claviers, un pédalier et des tirants qui servent à choisir les sonorités. La transmission entre le clavier et le tuyau comme entre le tirant et le registre, est gérée électroniquement. C’est-à-dire que ce n’est plus une liaison mécanique qui ouvre les soupapes d’admission d’air, mais elles sont ouvertes par un électro-aimant.
Cet orgue pèse près de deux tonnes et renferme près de 1000 tuyaux.
Chandeliers
Quatre chandeliers de bois sculptés et argentés de l’époque Louis XV (MH 1924).